Une triode originale de récupération

 

 

La mode actuellement est d’expérimenter avec des tubes à vide, triodes et autre. Or ces composants se récupèrent difficilement et sont assez coûteux à l’achat. Une autre mode veut que l’on remplace les magnétoscopes par des enregistreurs de DVD ou à disque dur, et ces pauvres magnétoscopes terminent à la benne ou sont dépiautés par des électroniciens bricoleurs qui en récupèrent les pièces. Or l’une de ces pièces est souvent un afficheur fluorescent qui termine sa vie dans une boîte ou pour décorer une étagère.

 

Si l’on y regarde de plus près, cet afficheur comporte un filament, quelques grilles et des anodes fluorescentes, soit la même conception qu’une triode. En temps normal, le filament est alimenté sous quelques volts et pour illuminer un segment, on connecte ce segment et la grille correspondante à une tension positive par rapport au filament, de l’ordre d’une quinzaine de volts. C’est ce que l’on fera pour en relever le brochage. Les filaments sont toujours reliés aux broches des extrémités, deux à chaque bout en parallèle et séparées des autres broches. Ensuite, on reliera ensemble toutes les anodes d’une part, et les grilles d’autre part, éventuellement à l’aide d’un petit circuit imprimé. Il nous restera quatre bornes, les deux pour le filament, servant aussi de cathode, la grille et l’anode. Le résultat est une triode à chauffage direct.

 

Voici le relevé effectué avec un afficheur Futaba. Filament alimenté en 5 V, tension d’anode 150 V, 200 V et 250 V. Le graphique donne le courant d’anode en mA en fonction de la tension de grille en V.

 

 

En supplément gratuit, l’anode s’illumine en fonction du courant, intéressant pour un vu-mètre ou un indicateur d’accord. De quoi expérimenter à peu de frais. Si la tension de filament nominale est souvent de l’ordre de 2 à  5 V, ceux-ci supportent facilement 12 V. Par contre avec des tensions d’anode faibles, un courant correct ne s’obtient qu’avec des tensions de grilles positives, et donc un courant de grille. Pour un fonctionnement en triode, il faudra donc utiliser une tension d’anode suffisamment élevée, 200 à 250 V. Je n’ai pas cherché à tester la tension maximum ni la durée de vie. Il vaudra mieux aussi limiter la puissance sur l’anode à 1 W, voire 2 pour les grands modèles. Je n’ai pas non plus cherché à en atteindre la limite.

 

Essai en amplificateur : tension filament 5 V, charge d’anode 33 kW, 100 kW et 330 kW tension d’alimentation 250 V. Pour Vg variant entre – 5 V et – 1 V, la linéarité semble acceptable, le gain en tension est environ 14 pour 33 kW, 16 pour 100 kW et 18 pour 330 kW . Avec une vraie triode, on fait mieux. Mais ici, on est limité par un défaut inhérent à la conception de l’afficheur : la grille est nettement plus proche des anodes que des filaments, le contraire eut été mieux. Par contre, le rapport qualité prix est imbattable !

 

 

L’afficheur monté en triode

 

 

Le même sous tension lors des essais