Réparation simple des alimentations à découpage.


Les alimentations à découpage envahissent de plus en plus notre environnement, avec l’avantage du bon rendement, de la légèreté et du faible coût, mais aussi l’inconvénient d’une certaine fragilité et de pannes récurrentes. Il est rageant de devoir jeter un appareil valant 200 € pour un composant à 10 centimes qui a lâché ! Et pourtant, c’est ce qu’on fait souvent, société de consommation oblige, puisque généralement le réparateur vous expliquera qu’il est moins cher d’acheter du neuf. Reste la solution de mettre les mains dans le cambouis.

Il est souvent marqué « Ne pas ouvrir, il n’y a pas de composants réparable par l’utilisateur ». Si vous prenez cela pour un avertissement de sécurité, ne lisez pas la suite. Si vous le prenez pour une provocation ou un défi, alors préparez votre fer à souder, mais n’oubliez pas, c’est un avertissement de sécurité !

Il y a des tensions mortelles sur le circuit. Du 220 V alternatif du secteur. Le disjoncteur de la prise limite à 16 A, le fusible sur l’alim à 4 A et l’homme disjoncte à 25 mA. De plus, il y a un condensateur chargé à plus de 300 V continu, et la tension reste « un certain temps » après coupure. Ne pas mettre sous tension l’appareil ouvert, attendre 10 minutes après avoir débranché du secteur avant d’ouvrir le boîtier.


Les alimentations de P.C.


Pour une alimentation à 19,95 €, ce n’est pas bien la peine d’essayer d’intervenir, par contre pour une alim de qualité, le jeu peut en valoir la chandelle. On commence par ouvrir et on observe. Si le fusible est noir, on recycle, il y généralement plusieurs composants qui ont lâché les uns après les autre et si on ne remplace pas tout, la réaction en chaîne recommence. En réalité, il y a deux alim, une de veille et une de puissance. Celle de veille fournit le 5 V standby et 12 à 18 V pour la régulation de l’autre. Voir schéma et photo.

La seule réparation simple de la partie puissance, c’est le remplacement de condensateurs de filtrage en sortie. On repère ceux qui sont défectueux au dessus bombé et à l’écoulement d’électrolyte. Pour le remplacement, prendre des modèles 105 °C et non 85 °C, et de préférence de qualité faible résistance série (Low ESR). Il y en a le plus souvent deux par tension de sortie, si l’un est défectueux, il faut changer la paire.

Sur l’alim de veille, c’est parfois le condensateur de démarrage qui lâche. Voir plus loin les petites alimentations. Pour l’essai des alim de pécé, il faut charger la sortie, donc la connecter à une carte mère, ou, à défaut, à un disque dur éventuellement défectueux mais qui tourne encore (Il faut qu’il consomme un minimum de courant). A vide, l’alim à un comportement erratique. Il faut aussi, pour faire fonctionner l’alim principale, relier à la masse le fil PS-ON, habituellement vert, sinon seule l’alim de veille fonctionne.


Schéma simplifié d’une alimentation de P.C. Une seule sortie est représentée, le schéma est identique pour les autres. Entourés de rouge, les coupables potentiels.



































Brochage du connecteur d’une alimentation de P.C. vers la carte mère. Les mêmes couleurs se retrouvent sur les autres prises.



Les petites alimentations.


Sur bon nombre d’appareils, - magnétoscopes, écrans TV et ordi, switchs, modems CPL, imprimantes et bien d’autres - on retrouve le même type d’alimentation. Le schéma habituel se décompose en :


Là où le bât blesse, c’est l’alimentation du circuit de commande, qui est double. Elle comporte un condensateur (9) ayant deux fonctions. La première est d’assurer le démarrage, pour cela, il est chargé à partir du 300 V par une résistance (10). Lorsque la tension devient suffisante, l’alim démarre et ce condensateur est ensuite maintenu en charge par une bobine du transfo et une diode. Or l’alim démarre progressivement et c’est ce fameux condensateur qui doit fournir l’énergie pendant cette phase. S’il est vieillissant, il ne suffit plus et l’alim décroche, le cycle recommence. D’où le tacatac ou le clignotement de certains appareils. A incriminer en premier pour une alim qui ne redémarre pas après une coupure de courant. Inutile de vouloir mesurer sa capacité, elle est habituellement normale, c’est la résistance interne qui augmente. Vu le prix, 10 ct, on ne cherche pas à comprendre et on remplace par du neuf. Sur des appareils branchés 24 h sur 24, c’est la panne classique, favorisée par une surchauffe due au ventilateur qui tourne mal ou l’accumulation de la poussière. Sinon, vérifier aussi la résistance de démarrage (10) dont la valeur peut augmenter avec l’âge. Il y a 10 ans c’était la panne classique, actuellement, c’est rare, ils ont fait des progrès (Résistance surdimensionnée ou fractionnée).

Sur certains appareils sous tension en permanence, c’est parfois le condensateur de filtrage (4) qui lâche et l’appareil fonctionne mal, j’ai eu le cas sur plusieurs décodeurs satellite.

L’autre panne classique est le vieillissement des condensateurs de sortie, comme sur les alim. de pécé.


Pour le repérage des composants de votre alimentation, essayez de comparer aux photos ci-dessous. Le numérotage des composants est le même dans le texte, les schémas et les photos.


Schéma simplifié habituel d’une petite alimentation à découpage. Entourés de rouge, les coupables potentiels.


1-2 circuit d’entrée : fusible, filtre, éventuellement résistance

3 pont redresseur

4 condensateur de filtrage 400 V ou deux condensateurs de 200 V

5 circuit de commande : circuit intégré ou transistors

6 transformateur d’isolation

7 diode de redressement

8 cellule de filtrage en sortie, deux condensateurs et une self

9 condensateur de démarrage et de filtrage de l’alimentation du circuit de commande (10 à 100 µF 16 à 25 V), la panne la plus fréquente !

10 résistance de démarrage



Alimentation d’un switch 24 ports gigabit en panne : condo (9) à changer.
























Repérage des composants sur une alimentation d’imprimante.



































Repérage des composants sur une alimentation de P.C.














Trois condensateurs bombés sur une alimentation.