Macrophotographie et numérisation de diapositives avec un appareil photo numérique.

 

I.                    Macrophotographie avec un appareil photo numérique (APN)

 

On commencera par essayer l’appareil en position macro pour voir si l’agrandissement est suffisant et si les déformations ne sont pas trop importantes. Sinon, il faudra utiliser un adaptateur macro, acheté ou bricolé. Un adaptateur macro est l’équivalent de la « bonnette » que l’on utilisait dans le temps sur les appareils argentiques simples. C’est une lentille grossissante placée devant l’objectif. Cela peut aller de la loupe de lecture à un objectif d’appareil photo ou autre, en passant par des lentilles de récupération obtenues en démontant divers instruments d’optique. Evidemment, un doublet achromatique traité anti-reflets est préférable à la simple loupe. Il faudra faire des essais pour déterminer le meilleur choix.

 

Les défauts souvent constatés sont le vignettage, le flou à la périphérie et les déformations de l’image. La plupart du temps, il faudra zoomer pour éviter la photo ronde ou les coins coupés, le champ de la lentille ajoutée n’étant pas suffisant. Mais c’est un des avantages par rapport à la position macro, qui sur de nombreux appareils, n’existe qu’en grand angle et oblige à placer l’appareil trop près de l’objet, au détriment de l’éclairage. (Ce qui n’est par contre pas un problème pour la reproduction des diapos).

 

La focale de l’accessoire macro est fonction de la taille de l’objet à photographier. Le tableau de la figure 1 résume les essais effectués avec deux appareils Canon Powershot qui ont l’avantage de disposer d’une baïonnette pour fixer les accessoires

 

Un objectif de jumelles 10 x 50 de focale 200 mm a aussi donné de bons résultats avec un zoom Tamron 18 – 200 sur un reflex Canon 350.

 

Il est important de bien aligner et centrer la lentille additionnelle sur l’objectif et de la fixer le plus près possible, en veillant à ne pas gêner les mouvements de l’objectif. Il faudra aussi lors des essais déterminer la combinaison donnant le minimum de déformation. Sans additif, la plupart des appareils ont une déformation en tonneau en grand angle et en coussin en focale longue. Entre les deux, il y a une focale sans déformation.


 

  

 

Photo 1 : A 80 avec objectif 85 mm, pour reproduction de diapo

 

 

 Photo 2 : A 80 avec doublet achromatique récupéré sur un objectif de photocopieur, 70 mm

 

 

Photo 3 : A 80 avec lentille d’un oculaire de 30 mm de focale

Figure 1

 

 

 

Essais macro

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Canon A650

Canon A80

Objectif additionnel

Focale

Zoom mini

Zoom maxi

Remarque

Zoom mini

Zoom maxi

Remarque

 

 

 

 

 

 

 

 

Loupe 15X

16

 

3.5 x 5

qualité faible

 

 

 

Oculaire jumelles

20

 

4 x 5

Flou sur les bords

 

 

 

Loupe 10 X

24

9 x 12

6 x 8

moins net sur les bords

 

 

 

Oculaire doublet

30

 

 

 

22 x 30

7 x 10

Photo 3

Praktica

50

14 x 18

10 x 14

Sans bague sur 0.45 m

15 x 20

13 x 17

 

Olympus

50

20 x 27

10 x 13

 

26 x 35

13 x 17

 

Saphir B

50

 

 

Champ trop petit

 

 

 

Doublet achromatique

70

 

 

 

45 x 60

15 x 20

Photo 2 

Rodenstock agrand.

75

 

14 x 18

Vignettage

 

16 x 20

 

Super Takumar

85

25 x 35

16 x 22

Repro diapo

34 x 45

19 x 25

Repro diapo, photo 1

Rodenstock agrand.

105

 

20 x 27

 

 

 

 

Rodenstock agrand.

150

25 x 35

45 x 60

 

 

 

 

Rodenstock projo

180

30 x 40

50 x 70

 

 

 

 

Topcon photocop

200

30 x 40

60 x 80

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sans en macro

 

25 x 35

60 x 80

 

41 x 55

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les meilleurs choix en jaune

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

II.                  Reproduction de diapositives

 

Pour pouvoir reproduire des diapositives avec un appareil photo numérique, il faut trois éléments :

-       un appareil photo permettant la macro au format 24 mm x 36 mm

-       une source de lumière uniforme

-       un support stable pour l’ensemble et en particulier pour la diapo.

 

En reproduction de diapos, un APN de 4 Mpx donne un résultat équivalent à un scanner à 1700 dpi non interpolé, ce qui est généralement suffisant, et un 8Mpx équivaut à 2400 dpi. Mais surtout, l’APN est beaucoup plus rapide que le scanner. On passe de 20 diapos à l’heure à près de 300 avec un bon passe vue.

 

 

1)     La source de lumière

 

La solution la plus simple est  une feuille de papier blanc placée au soleil ou à la lumière du jour, mais une source fixe artificielle sera plus commode et plus constante. On a le choix entre la lampe de bureau, une ampoule fluocompacte, une ampoule à iode basse tension. Evitez les tubes fluo standard qui papillotent. Sur le prototype, j’ai utilisé une ampoule 12 V 50 W à iode avec un cache en alu aéré, alimentée par un transformateur.

 

Pour que l’éclairement soit régulier, il faudra intercaler un verre opalin ou dépoli entre la lampe et la diapo. Une ou deux couches de papier calque entre deux vitres pourra également faire l’affaire. Attention à ne pas placer un verre dépoli trop près de la diapo, sinon son grain sera visible sur la reproduction.

 

2)     Le support.

 

Pour les essais, on pourra se contenter de cales en bois, carton ou polystyrène, mais pour un usage intensif, une construction rigide est nécessaire.

 

Pour la diapo, l’idéal est de récupérer un passe vue sur un ancien projecteur. Sinon, une plaque de contreplaqué percée d’une ouverture de 40 mm sur 30 mm, bordée par des cales en carton au format de la diapo et deux ressorts pour maintenir la diapo sur ce support fera l’affaire.

 

Après essais et détermination des distances entre les éléments, on fixera la source de lumière, le passe vue et l’APN sur une planche en sapin ou en aggloméré bien rigide en préférant des fentes plutôt  que des trous pour les vis de fixation, afin de pouvoir fignoler les réglages.

 

Une construction avec rails comme sur les photos jointes n’est pas nécessaire pour une utilisation occasionnelle avec un seul APN. En cas d’utilisation d’appareils différent, cela facilite leur adaptation.

 

Pour obtenir les bonnes couleurs, on commencera par régler la balance des blancs avec le passe vue vide. Ensuite, si c’est possible, on choisira une ouverture suffisamment faible, 8, 11 ou 16 pour avoir de la profondeur de champ. L’automatisme fonctionne généralement bien pour le temps de pose, en cas de difficulté, passer en manuel. Avec un support stable, des temps de pose longs ne sont pas gênants. La diapo étant à peu près plane, l’autofocus fonctionne bien aussi.

 

Avec un APN au format 4/3, on a le choix entre perdre un peu sur la largeur de la diapo, ou recadrer ensuite les vues avec un logiciel de traitement photo, les diapos étant au format 3/2.

 

On évitera aussi un éclairage d’ambiance trop intense, pour ne pas photographier l’objectif de l’APN par réflexion sur la diapo.

 

 

 

 

 

 

 

 

Photo 4 : vue d’ensemble

 

 

Photo 5 : vue d’ensemble

 

 

Photo 6 : gros plan sur le passe vue

 

 

Photo 7 : la boîte à lumière et le verre opalin devant le passe vue